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Paris : trier ses déchets devient (enfin) un jeu d’enfant

Par Le 02/01/2019

Depuis ce mardi 1er janvier 2019, les consignes de tri se simplifient dans la capitale. Tous les emballages papier, plastique ou métallique (même les capsules de café) peuvent être jetés dans le bac jaune.

Le pot de yaourt, dans le bac jaune ou au tout-venant ? Et l’emballage du jambon ? Qui ne s’est jamais trouvé devant ces choix cornéliens au moment de descendre les poubelles ?

A partir de ce 1er janvier, les règles de tri changent dans la capitale pour devenir (enfin) plus simples. Objectif : améliorer le taux de recyclage chez les Parisiens qui font figure de mauvais élèves en la matière : moins de 20 % de déchets recyclés contre 39 % en France. Et faire un pas vers l’harmonisation totale des consignes de tri qui doit intervenir en 2022 au niveau national.

Tous les emballages dans le bac jaune… C’est enfin la fin du casse-tête devant la poubelle à couvercle jaune qui peut désormais accueillir tous les emballages papier, carton, plastique ou métal. C’était déjà le cas des bouteilles en plastique, des bidons de lessive, des canettes de soda, des boîtes de conserve… C’est désormais possible pour les pots de yaourt, barquettes alimentaires en polystyrène, sachets de surgelés, sacs et films plastique, boîtes d’œufs, papier-alu, gourdes de compotes, et même… les capsules de café en aluminium.

« C’est simple, désormais tous les emballages et papiers se trient » résume-t-on à la Ville, qui reconnaît que les anciennes consignes, compliquées, étaient dissuasives. En revanche, les règles restent inchangées pour le bac blanc (bouteilles, bocaux, pots en verre) et le bac vert (ce qu’il reste après avoir fait le tri).

…mais bien vidés et en vrac. Attention, s’il est plus facile d’être un bon trieur, il faut que ces emballages soient bien vidés et jetés en vrac dans le bac jaune de collecte sélective. En effet, les centres de tri du Syctom (l’agence métropolitaine chargée du traitement des déchets ménagers) se sont dotés de trieurs optiques capables de séparer les différents types de plastique. Mais à la condition que les emballages ne soient pas imbriqués les uns dans les autres ou enfermés dans un sac plastique.

A noter qu’une exception parisienne s’achève : les petits appareils électroménagers (sèche-cheveux, fers à repasser…) ne peuvent plus être jetés dans le bac jaune mais doivent être donnés à des services dédiés (type Trimobile ou Point Tri).

Et pour ceux qui n’ont pas de bac jaune ? En raison de l’exiguïté des parties communes, on estime que 15 % des immeubles parisiens n’ont pas de bacs jaunes. Pour permettre à ces habitants de trier quand même, la Ville prévoit de déployer à partir du dernier trimestre 2019 un millier de stations Trilib’ (déjà expérimentées depuis plusieurs mois dans les IIe, XIIIe, XVIIIe et XIXe arrondissements) dans les rues, « sur l’ensemble du territoire parisien ».

Ces grosses poubelles violettes, qui occupent deux places de stationnement, sont composées de 4 à 6 bacs. Objectif : orienter vers le tri les 350 000 t (l’équivalent de 35 tour Eiffel) de déchets en plastique, papier, carton, métal qui finissent chaque année dans les poubelles vertes à Paris. On estime que ces dernières contiennent pour moitié des déchets qui pourraient être recyclés.

Les déchets alimentaires ramassés à l’automne dans le XIXe. Selon la Ville, « les retours d’expérience montrent que la simplification des consignes conduit à l’amélioration du geste de tri sur les autres flux, notamment sur le verre ». La mairie s’attend donc à un regain d’activité des trieurs. D’autant qu’après le IIe et le XIIe arrondissement qui l’expérimentent depuis mi-2017, le XIXe arrondissement passera à l’automne à la collecte des déchets alimentaires. Un quatrième bac de couleur marron arrivera alors dans les locaux poubelles pour les accueillir.

 

Journal - Le Parisien 1er janvier 2019 - article de Julien Duffé